Module 2 – les 3 leviers du bonheur (1/2)
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Si vous n’avez pas lu le module 1 où je donne une définition simple, claire et pertinente du bonheur, il faut que vous le fassiez avant de lire ce module et le module suivant. Cela n’a pas de sens de vouloir améliorer son bonheur, si on ne comprend pas d’abord ce qu’on souhaite améliorer.
Il est en effet essentiel de distinguer d’un côté l’état de bonheur et de l’autre les leviers qui permettent de l’influencer. Nous venons de définir dans le premier module ce qu’est le bonheur, c’est-à-dire ce que nous souhaitons influencer. Voyons maintenant comment nous pouvons être plus heureux, c’est-à-dire les leviers à actionner pour être un peu plus satisfait de notre vie.
Comment faire pour être plus satisfait de notre vie ? Pour l’apprécier davantage ? Pour l’aimer plus ?
Les 3 leviers du bonheur sont
- Les émotions
- La différence entre la vie que nous avons et celle que nous aimerions avoir (que l’on appelle aussi contentement)
- Les sensations
Ces 3 leviers sont les 3 sources d’informations de notre cerveau lorsque celui-ci évalue à quel point nous sommes heureux.
Le fait qu’il n’y ait que 3 leviers est important car il nous est plus facile d’agir quand nous nous donnons peu de leviers sur lesquels agir. Cela nous permet de dépenser moins d’énergie pour de meilleurs résultats.
Levier 1 : les émotions
Le levier généralement le plus important, c’est les émotions. Pour être plus heureux, il convient de vivre plus d’émotions positives, moins d’émotions négatives et/ou d’être mieux préparé à vivre des émotions négatives.
Une émotion est dite « positive » quand nous la percevons comme agréable. La joie et la fierté sont des émotions positives. Une émotion est dite « négative » quand nous la percevons comme désagréable. L’angoisse et la honte sont des émotions négatives. Les émotions négatives sont plus puissantes que les émotions positives : il faut plus d’une émotion positive pour réduire l’influence d’une émotion négative.
Pour vivre davantage d’émotions positives, il y a trois possibilités : construire des situations qui génèrent en nous plus d’émotions positives, favoriser des relations humaines qui nous apportent plus d’émotions positives, augmenter les pensées et les comportements qui favorisent le fait que nous vivions plus d’émotions positives.
Pour vivre moins d’émotions négatives, il y a trois possibilités également : vivre moins de situations qui génèrent en nous des émotions négatives, diminuer les relations humaines qui nous apportent plus d’émotions négatives, réduire les pensées et les comportements qui favorisent le fait que nous vivions plus d’émotions négatives. Dans tous les cas, il s’agit de créer les conditions d’un évitement.
Lorsque les émotions négatives se produisent, il est possible d’y être mieux préparé. Un premier moyen pour réduire l’influence d’émotions négatives sur nous-mêmes est le recadrage cognitif. Le recadrage cognitif implique de réévaluer notre évaluation d’une situation. Ce recadrage se passe soit en changeant comment nous pensons la situation, soit comment nous pensons notre capacité à y faire face. Il convient cependant de ne pas croire qu’il faille systématiquement essayer de recadrer toute émotion négative.
Un autre moyen pour réduire l’influence des émotions négatives est le temps. Les émotions négatives, comme les émotions positives, ont tendance à décroître naturellement. Ce phénomène est appelé l’adaptation hédonique. Prendre conscience que les émotions négatives que nous vivons sur le moment disparaissent généralement avec le temps peut aider à mieux supporter certains moments difficiles.
Le moyen le plus profond pour réduire l’influence des émotions négatives sur nous-mêmes est le développement d’une culture de l’acceptation des émotions négatives, une culture où nous apprenons à accueillir nos émotions négatives, les nommer, les vivre et comprendre le message qu’elles portent sur notre vie. Les émotions négatives, même si elles sont désagréables par nature, ne sont pas en elles-mêmes mauvaises. Elles s’expriment généralement dans des situations que notre cerveau perçoit comme dangereuses ou insatisfaisantes pour nous. Une culture d’accueil des émotions négatives peut se construire à travers la méditation.